Fritz Jean et Normil Rameau : un mariage contre la démocratie
Depuis son arrivée à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean semble confondre coordination collégiale et conquête solitaire du pouvoir. À mesure que les tensions politiques s’accentuent, il se rapproche dangereusement d’un usage autoritaire des institutions, au point de tisser une alliance silencieuse mais stratégique avec la Police Nationale d’Haïti (PNH). Ce mariage entre ambition personnelle et force répressive prend des allures de menace directe contre les principes fondamentaux de la démocratie et de la transition politique.
Le rôle joué par le directeur général de la PNH, Normil Rameau, dans cette dynamique est particulièrement troublant. Plutôt que de préserver la neutralité de l’institution, il s’engage dans des manœuvres à caractère politique, facilitant l’agenda du coordonnateur du CPT. Déploiements spectaculaires, intimidations ciblées et interventions sélectives deviennent des outils pour asseoir un pouvoir qui ne dit pas son nom. En acceptant ce jeu dangereux, la PNH trahit sa mission première : celle de protéger le peuple et non de servir une ambition personnelle.
Ce pacte assumé entre Fritz Jean et Normil Rameau traduit une rupture avec l’esprit même de la transition. Il ne s’agit plus de conduire le pays vers la stabilité et des élections crédibles, mais de verrouiller les leviers du pouvoir à travers la force et la ruse. Ce mariage, construit contre la démocratie, installe une logique de peur et d’exclusion au cœur de l’État. Si rien n’est fait pour briser cette alliance, c’est l’avenir même du processus de transition qui risque d’être dévoyé, au profit d’un autoritarisme déguisé sous les habits de la légalité.
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